Julie Thayer a beaucoup voyagé avec UG de 1989 jusqu’à son décès en 2007. Pendant toutes ces années, elle a tenu un journal vigilant, donnant un aperçu de l’état extraordinaire d’UG Krishnamurti et des changements puissants affectant ceux avec qui il est entré en contact.
Préface
J’ai rencontré U.G. Krishnamurti en Californie en 1989. Par hasard, un livre d’U.G., ou plutôt un livre sur lui, Mind is a Myth, se trouvait dans la vitrine d’une librairie de Carmel, Pilgrim’s Way, le jour même où je cherchais un exemplaire de The Mystique of Enlightenment, un recueil antérieur de conversations d’U.G., un livre que j’avais découvert et qui m’avait étonné quelques mois plus tôt.
Je me suis précipité dans le magasin, j’ai ouvert Mind is a Myth et j’ai trouvé une carte glissée à l’intérieur, comme un marque-page. Il s’agissait d’une note du Dr Narayana Moorty, professeur de philosophie au Monterey Community College. Il donnait son numéro de téléphone au cas où le lecteur souhaiterait en savoir plus sur U.G.
J’ai immédiatement appelé le Dr Moorty, qui m’a invité à venir chez lui pour discuter et emprunter des cassettes audio. Il m’a dit que U.G. pourrait apparaître à Seaside d’un jour à l’autre et qu’il me ferait savoir s’il avait des nouvelles de lui.
Le lendemain, le téléphone a sonné et Moorty m’a dit que U.G. avait appelé de Mill Valley. Il venait d’arriver dans la région de la baie et serait à Seaside dans dix jours pour une « visite en avion ».
Moorty m’a demandé si j’aimerais rencontrer U.G. ; sans hésiter, j’ai dit oui ! C’est ainsi que le 30 avril 1989, je suis allé déjeuner chez Moorty à Seaside, en Californie, avec dix ou quinze autres personnes, et j’ai fait la connaissance de l’homme qui allait jouer le rôle le plus remarquable dans ma vie à partir de ce moment-là.
La première impression que j’ai eue d’U.G. était celle d’un petit homme à l’allure féline, d’une manière tout à fait désarmante, sans aucune prétention ni ruse. Et pourtant, il émanait de lui une puissance qui transformait mon cerveau en bouillie. Pendant qu’il parlait, je l’entendais comme de très loin, comme si mon esprit fonctionnait au ralenti. La seule chose dont je me souvienne, c’est que j’aimerais passer plus de temps avec lui.
Lorsque j’ai dit que j’étais de New York, il m’a dit que c’était sa ville préférée et qu’il aimait particulièrement l’énergie intense qui régnait autour de Times Square. Je suis allée le voir plusieurs fois à Mill Valley et j’ai rompu tout lien avec mon professeur spirituel après la première visite. Quand U.G. a dit que s’abandonner à un enseignant, c’était s’abandonner à son autonomie, et qu’aucun d’entre eux n’avait rien à donner, cela a résonné.
Je suis retournée sur la côte Est et j’ai passé l’été dans le Maine ; de là, j’ai téléphoné à U.G. en Suisse et je lui ai proposé d’utiliser mon appartement à New York s’il venait à l’automne.
C’était le jour de mon 49e anniversaire. Étrangement, je n’ai pas trouvé anormal qu’il se présente à ma porte avec son petit sac et ses possessions minimales et qu’il s’installe simplement chez quelqu’un qu’il connaissait à peine. En fait, il y avait quelque chose en lui qui me donnait l’impression de le connaître depuis longtemps.
J’ai commencé à tenir un journal dès le premier jour. Je sentais que sa visite allait être intéressante, épique, et je voulais me souvenir des détails au fur et à mesure qu’ils se présentaient.
Extrait du journal Travels with UG :
New York
18 septembre 1989
La première chose qu’U.G. a dite en entrant dans mon appartement à New York a été qu’il était venu pour rester quarante jours et quarante nuits. (Il pleuvait beaucoup depuis plusieurs jours et l’air était encore humide et couvert).
U.G. m’a raconté qu’il avait été victime d’un pickpocket à la sortie de son hôtel et que quelqu’un lui avait pris 95 dollars dans sa poche avant. Il n’avait pas l’air contrarié, seulement impressionné par la finesse du voleur, il se demandait si le voleur avait des yeux à rayons X pour voir où se trouvait l’argent. Il s’est demandé si le voleur avait des yeux à rayons X pour voir où était l’argent. Il a dit que c’était la sensation la plus étrange de sentir une main dans sa poche, puis de regarder ses deux mains et de se demander à qui appartenait la main dans sa poche. Il a ajouté que le voleur avait plus besoin d’argent que lui et qu’il aurait aimé l’emmener déjeuner dans un restaurant cinq étoiles pour lui exprimer son admiration. Il a ajouté qu’il aimait que les gens utilisent leurs talents et que le voleur était passé maître dans l’art du vol et qu’il méritait ce qu’il avait reçu.
U.G. dit : « Vole, mais ne te fais pas prendre ! ».
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U.G. m’a demandé ce qu’il pensait du bruit qu’il avait entendu dans sa chambre et je lui ai répondu que c’était le climatiseur qui se trouvait de l’autre côté de la cour. Je lui ai demandé si son fonctionnement intermittent le dérangeait et il m’a répondu que non. Pour lui, tous les sons sont les mêmes. Pour U.G., le bourdonnement du climatiseur est le même que la « Neuvième » de Beethoven. Le son n’est pas à l’extérieur de lui, mais à l’intérieur.
La nuit, il se met en position fœtale et s’endort profondément, puis se réveille quelques minutes plus tard ; ce schéma se répète toute la nuit. Il dort très peu et entre dans un état de mort profonde une fois par jour,
qui est particulièrement intense à la pleine lune et à la nouvelle lune.
Il a poursuivi en disant qu’il n’y aurait pas de famine dans le monde si les gens qui ont de l’argent ne gardaient que ce dont ils ont besoin et ne thésaurisaient pas le reste.
(http://www.travelswithug.com/)